Responsable SIRH : vers un rôle plus technologique ?

Pour répondre avec agilité aux besoins des équipes RH, les responsables SIRH ont tout à gagner à redonner une dimension technologique à leur fonction. La transformation digitale des RH entraîne en effet une nouvelle évolution de ce métier, qui n’a cessé de se réinventer au fil du temps.

De l’application RH “maison” au progiciel RH

Avec un pied dans l’IT, l’autre dans les RH, le responsable SIRH doit traduire en termes de systèmes d’information les besoins stratégiques de la direction des Ressources Humaines. Mais au fil du temps, la fonction a revêtu des formes variables. Indéniablement, le métier a des racines techniques. Dans les années 1980-90, les premiers responsables SIRH étaient plutôt des informaticiens RH, souvent anciens développeurs d’applications RH en interne.

La première mutation d’envergure a été l’arrivée de progiciels, en premier lieu pour la fonction paie, puis pour d’autres : l’administration du personnel, la formation, le recrutement ou le suivi de carrières. Même si des besoins de développement interne subsistaient, le responsable SIRH – et ses équipes – se sont alors tournés vers du paramétrage et de l’administration système, avec des engagements de niveaux de service. En parallèle, ils ont aussi renforcé leur expertise métier RH pour pouvoir faire les bons choix, au service d’une fonction de plus en plus positionnée comme “business partner” stratégique dans l’entreprise.

L’ère du SaaS et de l’externalisation RH

Au tournant des années 2000, l’avènement d’internet transforme en profondeur l’organisation des Systèmes d’Information, avec l’émergence d’offres d’infogérance et d’hébergement d’applications viables. Le SIRH n’échappe pas à la règle : les applications métiers – paie, administration personnel, gestion des temps – sont disponibles en mode SaaS. Elles peuvent même être totalement confiées à des prestataires externes.

Les responsables SIRH vivent alors une petite révolution. Leur mission s’axe davantage sur la couverture de besoins fonctionnels, qui nécessite une connaissance plus profonde des métiers RH. L’aspect technologique, désormais pris en charge par un fournisseur, s’efface. Le responsable SIRH endosse un rôle de “coordinateur” entre l’équipe RH et les prestataires de services : écriture de cahier des charges, gestion de projets de transition, négociation de budgets, analyse de la valeur des solutions déployées….

Transformation digitale des RH : la nouvelle donne

Cette externalisation des outils comme celle des fonctions ont beaucoup apporté aux RH : rationalisation des développements, flexibilisation des coûts, structuration des process, conformité réglementaire… Mais en même temps, elle a introduit des rigidités, qui empêchent parfois de répondre à des besoins simples ou temporaires avec toute l’agilité requise. Par exemple une campagne de changement de mutuelle, une série de déclarations d’embauches le week-end… Des rigidités d’autant plus flagrantes, qu’elles s’accompagnent bien souvent d’un surcroît de travail administratif… que l’externalisation était censée éliminer.

Cette situation donne aujourd’hui au responsable SIRH l’opportunité de reprendre la main et de s’imposer comme un acteur opérationnel de la transformation digitale des RH. Comment ? En se réappropriant des technologies. Évidemment, il ne s’agit pas de (re)devenir un gourou du développement. Mais plutôt de se redonner les moyens d’agir, de remettre de l’huile dans les rouages, avec toute la flexibilité offerte par le numérique.

Le responsable SIRH doit donc se réintéresser à la technologie, pour disposer à nouveau d’un réservoir d’outils digitaux et de ressources de développement. Fort de cette richesse de compétences, il pourra permettre aux équipes RH d’être plus connectées, d’avoir davantage d’interactions dématérialisées avec les salariés et leurs interlocuteurs institutionnels. Et de réussir, au passage, leur transformation digitale.